Accès à la justice et marginalisation : le regard des organismes communautaires

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Au cours des derniers mois, nous avons mené une série de consultations auprès d’organismes qui accompagnent des personnes vivant en situation de marginalisation : personnes en situation d’itinérance, jeunes en rupture sociale, individus judiciarisés, personnes ayant des troubles de santé mentale, etc. Un constat clair s’en dégage : les obstacles à l’accès à la justice dépassent largement la question du manque de ressources juridiques. Ils touchent aussi des réalités très concrètes telles que les difficultés de déplacement, les barrières de communication et un faible niveau de littératie. 

Des réalités complexes, souvent invisibles 

Dans ces rencontres, les intervenants nous ont partagé de nombreuses histoires. Plusieurs personnes ne comprennent pas les lettres qu’elles reçoivent du tribunal, ne savent tout simplement pas qu’elles ont des droits, ne se présentent pas à leur audience parce qu’elles n’ont pas de transport ou n’ont pas compris l’importance de l’avis. D’autres abandonnent leurs démarches parce qu’elles vivent dans l’urgence du quotidien : trouver un logement, manger, rester en sécurité. 

La justice, pour ces personnes, est souvent perçue comme un système lointain, incompréhensible, voire menaçant. 

Penser les services selon la perspective des gens qui en ont besoin 

Pour l’équipe de Juristes mobiles, ces consultations représentaient un point de départ essentiel. Notre objectif était de concevoir des services centrés sur les personnes concernées, en tenant compte de leurs réalités, de leurs priorités, des obstacles qu’elles rencontrent et des façons les plus adaptées de les rejoindre. 

Les échanges que nous avons eus avec ces organismes nous ont permis de comprendre comment adapter nos services juridiques pour mieux répondre aux besoins des personnes en situation de marginalisation : 

  • Aller là où sont les gens, dans leurs milieux de vie et leurs réseaux de confiance. 
  • Travailler en étroite collaboration avec les intervenants de première ligne, qui comprennent mieux que quiconque les réalités vécues. 
  • Prendre le temps d’expliquer, d’écouter, de simplifier. 
  • Adapter l’horaire des services, au besoin. 
  • Reconnaître la méfiance que certaines personnes éprouvent envers le système, et œuvrer à rétablir la confiance, notamment en s’appuyant sur les organismes qui l’ont déjà acquise 

 

Pour consulter notre synthèse des consultations sur les personnes en situation de marginalisation socioéconomique, c’est par ici.