L’origine
La crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 a entraîné une augmentation majeure des cas de violence conjugale1. Concrètement, cela a mené à une demande croissante auprès des maisons d’hébergement pour les familles et les femmes victimes de violence conjugale, ainsi que des organismes qui œuvrent en faveur des femmes. Ces derniers ont vu leurs demandes de services augmenter de manière exponentielle.
Dans le but d’offrir un service de proximité aux femmes vulnérables et de faciliter leurs démarches liées à la séparation dans un contexte de violence conjugale, le Centre de Justice de Proximité de l’Outaouais (CJPO) a mis en place une clinique mobile spécialisée en violence conjugale en 2022.
Qu’est-ce que c’est?
La clinique mobile en violence conjugale du CJPO est formée d’une avocate et d’une intervenante psychosociale qui collaborent pour aborder les questions sociojuridiques liées au contrôle coercitif. Notre objectif est de fournir un soutien localisé aux femmes vulnérables et de faciliter leurs démarches liées à la séparation dans des situations de violence conjugale, en offrant chaleur, écoute, ouverture et humanité. Nous visons également à maintenir un lien étroit avec les organisations qui soutiennent les femmes victimes de ce type de contrôle. Nous nous rendons dans des maisons d’hébergement et d’autres organisations locales pour femmes victimes de violence afin de fournir nos services directement sur place. Nos services sont gratuits et confidentiels.
De plus, à partir de 2024, nous avons établi un partenariat avec l’Accompagnement des Femmes Immigrantes de l’Outaouais (AFIO), ce qui nous permet de nous rendre une fois par mois dans leurs locaux pour rencontrer plusieurs femmes victimes de violence conjugale.
L’importance de la mobilité
. Cette approche évite aux femmes de devoir se déplacer, leur permettant ainsi de se sentir plus à l’aise dans leur environnement, en présence de leurs intervenantes avec qui un lien de confiance est déjà bâti. La clinique permet un meilleur accès à des informations juridiques pertinentes pour un plus grand nombre de femmes victimes de contrôle coercitif, en leur fournissant des renseignements sur leurs droits, un soutien psychosocial, ainsi que des informations sur les ressources de la région. Cette approche permet de préserver la confidentialité puisque les locaux des ressources d’hébergement offrent déjà un environnement sécuritaire et sont adaptés en ce sens. En limitant leur déplacement, nous favorisons du même coup la préservation de la sécurité de ces femmes et facilitons leurs démarches post-séparation déjà considérables. D’ailleurs, plusieurs intervenantes ont grandement salué notre approche qui vient répondre aux besoins des femmes sur place, dans leur confort.
Notes et références:
1 Voir notamment: L’effet de la pandémie et le risque de subir de la violence conjugale au Québec, Conseil du statut de la femme, 2022, en ligne: https://csf.gouv.qc.ca/article/publicationsnum/les-femmes-et-la-pandemie/societe/leffet-de-la-pandemie-sur-la-violence-conjugale-au-quebec/; Violence conjugale et en contexte de pandémie de COVID-19, INSPQ, en ligne: https://www.inspq.qc.ca/sites/default/files/publications/3175-violence-conjugale-pandemie-covid-19.pdf; La pandémie fantôme : la violence contre les femmes pendant la COVID-19, ONU FEMMES, en ligne: https://www.unwomen.org/fr/news/in-focus/in-focus-gender-equality-in-covid-19-response/violence-against-women-during-covid-19.